[=*=] The White Flower [=*=]

--Alors que les derniers jours d'affrontements de l'empire contre les communistes se faisaient de plus en plus visibles à Tjongxiani, à plusieurs années-lumière de là, à Wadjuna, une mystérieuse personne entièrement caché derrière une épaisse cape à capuche noire fit son entrée à l'intérieur d'une église modeste mais d'une grande beauté architecturale et ceci au beau milieu de la nuit. Il s'installa sur l'un des nombreux bancs réservés aux fidèles, tout en restant suffisamment en retrait pour ne pas gêner les choristes qui s’entraînaient à réciter l'un des nombreux chants des fidèles. Loin des tumultes de la guerre, l'endroit paraissait, aux yeux des gens, comme étant le dernier lieu n'ayant pas pas fait couler le sang dans ce système. Toujours dans le plus grand respect et soucieux de garder la tranquillité des lieux, l'étrange homme se mit à observer longuement les religieux qui chantaient devant lui bien que les expressions de son visage ne purent être déchiffrées. Cependant, il semblait apprécier le son de ces notes qui s'envolaient avec force et grâce dans toute l'enceinte à moins qu'il appréciait simplement le sérénité qui se dégageait naturellement de ce genre de bâtiment. Toujours est-il qu'il restait là, immobile, semblant n'attendre rien ni personne. Quelques minutes plus tard, un autre religieux s'approcha d'un pas lent en direction de l'homme à capuche et s'installa à son tour à côté de lui. Ces deux-là restèrent de longues secondes sans se regarder et sans s'échanger le moindre mot puis, tandis que le choeur se préparait à entonner un nouveau chant, l'homme d'église brisa ce silence d'une voix faible et calme mais distincte. L'inconnu tourna la tête et dévoila son visage aux yeux de tous, ce n'était autre que le commandant Razgriz.--

*Prêtre : Alors te revoilà. La rumeur indiquait que tu étais mort. J'ai même vu l'annonce diffusé par les impériaux.

*Red Razgriz : Les clones sont toujours d'une grande utilité pour ça bien que cela me coûte cher d'y recourir. Sauf que ce gouverneur a été plus malin que moi sur ce coups, je dois donc ressortir de l'ombre afin de protéger mon équipage.

*Prêtre : De l'ombre hein? Pour mieux y retourner je suppose?

*Red Razgriz : Pour la dernière fois j'espère.

*Prêtre : Seul Dieu nous le dira.

*Red Razgriz : Ma venue ne semble pas t'affecter.

*Prêtre : Nous savions tous les deux que ce jour viendrai.

*Red Razgriz : Savoir et accepter sont deux choses différentes.

*Prêtre : Je suis d'accord.

--Les deux hommes se regardèrent brièvement tout en s'adressant un léger sourire mutuel. Le prêtre semblait impatient de pouvoir discuter avec Red et ce dernier ne le fit pas attendre plus longtemps.--

*Red Razgriz : Que veux-tu savoir?

*Prêtre : Ta vengeance a-t-elle porté ses fruits? Es-tu apaisé?



*Red Razgriz : La douleur ne disparaîtra jamais. La haine non plus. J'ai perdu espoir d'être apaisé depuis longtemps.

*Prêtre : Pourtant tu viens ici. L'univers est-il devenu si froid et sombre en dehors de ces murs pour qu'un démon y trouve le refuge dont il a besoin?

*Red Razgriz : Je ne suis venu chercher le refuge. Je n'ai pas ma place ici.

*Prêtre : Il y a de la place pour tous ceux qui veulent faire entrer Dieu dans leur coeur.

*Red Razgriz : Oh arrêtes avec ce prosélytisme tu veux. Tu sais bien que je ne crois pas à tout ça. J'en ai même horreur.

*Prêtre : Tu as pourtant choisi l'image d'un démon pour te représenter. N'y crois-tu pas au fond de toi?

*Red Razgriz : C'est bien la différence entre toi et moi. Tu fais de ces inventions des entités réelles, moi je n'y vois que des symboles... Et rien n'est plus puissant que les symboles lorsqu'on sait les utiliser.

*Prêtre : Les démons ne doivent pas jouir de tant de reconnaissance. Il ne font que rendre plus mauvais ce qui l'est déjà. N'es-tu pas certain d'avoir laissé ton coeur à l'un d'eux?

*Red Razgriz : Tu recommences.

*Prêtre : Pardon... Mais j'insiste. Je sais que tu es un homme bon au fond de toi. Ce qui se passe dehors, cette guerre, toutes ces vies que tu as prises, ce ne peut être l'homme qui se tient à côté de moi. Où est celui qui appréciait simplement de parcourir les étoiles?

*Red Razgriz : Il est mort il y a bien longtemps. La colère peut conduire un homme dans les pires abysses et lorsqu'on s'y enfonce on n'en resort jamais. Les démons n'ont rien à voir là-dedans, pas plus que tes anges, seulement les émotions.

*Prêtre : Ton coeur s'est noirci avec cette triste histoire mais tu n'es pas obligé de laisser le mal te consumer ainsi.

*Red Razgriz : L'humanité ne cesse de sombrer dans ses propres pêchés. Je ne peux fermer les yeux sur ce que je vois.

*Prêtre : Et à tes yeux ça justifie tout? Ça justifie de plonger le système où tu es dans une guerre sans fin?

*Red Razgriz : Cette guerre prendra fin.

*Prêtre : Et après? Tu ne vas te limiter à Tjongxiani. A ta manière, tu t'es lancé dans une nouvelle croisade.

--Le jeune impérial fut amusé de la comparaison et, d'un hochement de tête, il accepta l'idée.--

*Red Razgriz : J'aimerai me lancer dans cette nouvelle croisade, détruire chaque faction mafia, chaque empire esclavagiste mais je n'ai plus la force.

*Prêtre : Pourquoi continuer cette guerre alors?

*Red Razgriz : Je veux offrir un endroit stable et neutre à l'équipage, là ou l'empire et les factions corrompus ne pourront nous atteindre. Isolé, presque vide d'âmes et oublié de tous, Tjongxiani répond à nos attentes en attendant mieux.

*Prêtre : Il y a toujours ceux qui combattent pour leurs idéaux et ceux qui profitent de ces derniers pour assouvir leurs ambitions. Ceux qui dirigent finissent toujours pas se corrompre eux-même, comme les factions puis les empires. Tu n'y peux rien. Tout part toujours d'un bon sentiment à la base.

*Red Razgriz : Sans doute mais c'est le mieux que je puisse leur offrir pour l'instant. Nous disparaîtrons ensuite en direction des étoiles pour ne peut-être jamais revenir.

*Prêtre : Et ton combat pour les esclaves?

*Red Razgriz : Je n'ai jamais cherché à politiser mes actions. Je m'assure juste de venger les injustices tout en inspirant la peur à ceux qui osent me défier ou qui oseraient se venger sur ceux que je libère.

*Prêtre : Ton but a beau être noble, tes actions ne le sont pas. Tu ne fais que créer de nouvelles injustices. Combien d'innocents ont perdu la vie dans toutes les guerres que tu as mené?

*Red Razgriz : Ce sont des sacrifices nécessaires. Le bénéfice pour tous l'emporte sur le coût humain qu'il demande.

*Prêtre : Aucune action d'un homme ne devrait conduire à la mort d'un autre.

*Red Razgriz : Que peut valoir les dires d'un homme comme toi qui vit dans le passé avec son dieu et ses croyances archaïques?

*Prêtre : Je crains qu'il soit inutile que je m'explique. Cependant, je tiens à te dire quelque chose. Tu ne peux changer la société par la violence. Tu ne feras que créer plus de malheurs et de violences. Les superpuissances, malgré leurs défauts, maintiennent un ordre stable. Si chacun agit à l'avenir dans son intérêt personnel, les guerres seront légions dans toute la galaxie.

--Bien que le contenu de leur discussion indiquait le contraire, il n'y avait aucune animosité entre les deux hommes et aucune parole n'était plus haute que l'autre.--

*Red Razgriz : Pourquoi attendre de moi que je ne sois plus qu'un simple homme? La fleur blanche n'est qu'un équipage parmi tant d'autres et nos actions n'auront jamais d'impact sur la société. Elle n'impacte que la vie de ceux qui croisent notre route.

*Prêtre : Et tu prétends toujours faire les bons choix pour t'autoriser ce genre d'actions?

*Red Razgriz : Ton dieu ne fais rien, je dois bien m'y coller si on veux espérer voir du bon dans cette misérable bulle.

*Prêtre : Ce n'est pas le message que nous devons envoyer. La guerre n'est pas une solution.

*Red Razgriz : Tu oses me dire ça? Rien n'a été plus meurtrier dans notre histoire que vos foutues religions. Sans elles, des milliards de vies n'auraient jamais été perdues. Depuis qu'elles existent, elles ne provoquent que la mort et même des millénaires après, elles continuent de tuer en nombre.

*Prêtre : Certains useront toujours de nos croyances pour provoquer la souffrance mais nous réduire à ça c'est faire erreur. Toi par contre tu es le commandant de ton équipage, ils ne suivent que tes ordres.

*Red Razgriz : La blague. Vous êtes l'origine mais vous n'êtes jamais responsable, toujours la faute des autres. Au moins vous représentez bien notre espèce. J'assume ce que j'ai fait, de la première à la dernière goutte de sang versée contrairement à beaucoup.

--Les deux hommes se turent un instant, laissant les voix s'élever encore une fois dans l'enceinte.--

*Prêtre : Regarde ces gens devant toi. Crois-tu que leur monde n'est que bonheur et prières? Tous ont connu des drames personnelles, ce n'est pas pour autant qu'ils ont abandonnés.

*Red Razgriz : Ils ont la foi en ton dieu pour guide. J'ai Marie pour mienne.

*Prêtre : Ce n'est malheureusement pas la même Marie qui guide mon coeur et le tien. Saches que je continue d'adresser mes prières vers elle et sa famille.

*Red Razgriz : Ce n'est pas de prières qu'elle a besoin. Elle n'a plus besoin de rien maintenant. Les gens agissent toujours que lorsqu'il est déjà trop tard... Comme ce fut le cas pour toi.

*Prêtre : Je n'ai pas attendu sa mort pour agir et tu le sais. Je paye chaque jour ma faute Red. J'ai aussi sa mort sur la conscience.

*Red Razgriz : Pourtant elle n'est plus là pour écouter ce chant contrairement à nous deux.

*Prêtre : J'ai fait ce que j'ai pu à l'époque.

*Red Razgriz : Tu pouvais faire plus. Tes paroles avaient du poids chez certains hauts dignitaires. Tu as simplement eu peur pour ta vie.

--Alors que Red finissait sa phrase, le dernier chant des choristes cessait à son tour, laissant subitement un immense silence dans toute l'enceinte. Seul les discrets bruits de pas des fidèles résonnant dans le lieu venaient encore troubler l'espace.--

*Prêtre : Je sais que rien ne changera ta pensée, tu ne serais pas là sinon mais j'espère que tu comprendras mon geste un jour. J'ignore de quoi sera fait ton avenir mais j'espère que tu trouveras la paix.

*Red Razgriz : Ce n'est pas ce que j'espère.

*Prêtre : Qu'espère-tu au juste?

*Red Razgriz : Plus rien.

--La froideur avec laquelle l'impérial avait répondu marqua l'homme d'église et sa tristesse se lisait sur son visage.--

*Prêtre : Je suis navré qu'une créature de Dieu est perdu autant la foi en les siens et sa propre vie.

*Red Razgriz : Et moi je suis navré qu'on doit en arriver là.

*Prêtre : Je ne t'en veux pas, saches-le. Tu es peut-être un démon aujourd'hui mais pour moi tu restes l'ange qui a tout fait pour sauver cette famille. J'espère que nos deux mondes pourront se rejoindre un jour.

*Red Razgriz : Nos mondes ne pourront plus jamais se rejoindre.

--A présent seul, Red se leva doucement du banc en compagnie du vieil homme et les deux s'adressèrent une dernière accolade amicale, tel un père à son fils. Puis le religieux s’assit à nouveau comme pris d'une grande fatigue avant de porter sa main en direction de son cou comme s'il venait de se faire piquer par un insecte. Tandis que Red empruntait la sortie, la fatigue de l'homme se fit de plus en plus importante jusqu'à ce qu'il finisse par baisser complètement la tête, avachi sur le banc et que son dernier souffle ne l'ait quitté. Red adressa un dernier regard en direction du prêtre puis disparût comme il était venu.--

--Grâce aux efforts des membres de la Fleur Blanche, la fin de la guerre entre les impériaux et les communistes avait officiellement pris fin il y a quelques jours et bien que la victoire de l'empire était incontestable, rien ne semblait indiquer un apaisement du conflit dans le reste du système. Pire encore, depuis la nouvelle de la survie du commandant Razgriz, les membres de la Fleur Blanche montrèrent des signes de grande hostilité à l'encontre de l'empire. En raison de ces événements à l'organisation visiblement millimétrée, du comportement des mercenaires et de la coordination de leurs actions, le Consul avait compris qu'il s'était fait dupé depuis leur toute première rencontre. Cependant, probablement conscient de la possible trahison d'Astrid, le Consul avait déjà pris de nombreuses dispositions pour contrer une éventuelle riposte des plus violentes sur ses bases, dont la fameuse capture de Carly en faisait partie. Affaibli par des mois de guerre et se sachant incapable de tenir un conflit de grande ampleur contre la Tjongxiani Commodities, le Consul se décida à envoyer un contingent de soldats d'élite afin d'arrêter les trois jeunes femmes de la Fleur Blanche encore en liberté ainsi que Red lui-même, espérant ainsi pouvoir faire pression sur l'équipage. Contre toute attente, l'opération des forces spéciales impériales fonctionna sans accroc et ils réussirent à capturer l'ensemble des cibles alors que ces dernières venaient tout juste de revenir d'un système voisin. Ainsi en relative position de force, le Consul convoqua quelques jours plus tard les prisonniers à le rejoindre dans un salon privé de la haute société impériale afin de discuter de l'avenir du système. La rencontre entre les deux hommes se fit sous bonne garde. A l'intérieur, toutes les entrées étaient sécurisées par des soldats impériaux, le Consul lui-même se trouvait bien entouré par sa garde rapprochée. Bien qu'il voulait montrer l'inverse, il était assez aisé de voir qu'il redoutait les actions que Red pouvait avoir en tête sachant la relative facilité avec laquelle il avait réussit à le capturer sans pour autant en avoir peur, conscient d'avoir l'initiative. Il attendait au milieu de la pièce, assis sur l'une des rares chaises à disposition tandis que légèrement derrière lui se trouvait déjà une partie des membres de la Fleur Blanche capturés, les genoux au sol et les poignets liés. Le jeune impérial scruta un instant la décoration de la pièce où se déroulait la rencontre. Elle était des plus classiques mais les arrangements de meubles et autres babioles offraient de l'espace et une neutralité des goûts assurant ainsi la sécurité de plaire aux plus grand nombre, la seule excentricité venant d'une immense statue d'aigle en marbre noir à l'allure majestueuse au fond de la pièce. Razgriz s'avança ensuite en direction du Consul mais se contenta de simplement balayer du regard toute la zone avant d'adresser un léger salut de la tête aux membres de son équipage et de s’asseoir en face du Consul. Alors qu'il s'installait avec le peu d'aisance que lui offrait les chaînes, ce fut au tour d'Astrid de rejoindre ses compagnons d'infortune.--

*Red Razgriz : Bonjour Astrid ! Bien dormi? Moi pas trop, le service est un peu déplorable ici.

*Astrid Lindström : Un peu lourde ces chaînes, faudrait investir dans du nouveau matériel. J'ai l'impression d'être une sorcière qu'on guide vers le bûcher mais sinon ça va.

*Consul Dallas Willis : Vous êtes sérieux?! LA FERME! Nous sommes dans une impasse et je n'ai pas le temps de supporter ces gamineries.

*Red Razgriz : Vous l'êtes oui. Je ne me sens pas concerné par contre. Vous voulez mon aide? Un petit massage?

*Consul Dallas Willis : Cessez. Vos provocations n'aideront pas à régler la situation.

*Red Razgriz : On a perdu le sens de l'humour?

*Consul Dallas Willis : Face à un ennemi de l'empire oui. Vos tueries et votre folie vont prendre fin.

*Red Razgriz : Vous ne m'avez toujours pas tirer dessus pourtant. Vous avez peur que je cache une bombe sous ma veste?

*Consul Dallas Willis : Gardez-les, ils vous seront bien plus utile lorsque vous extrairez des minerais pour nous.

*Red Razgriz : Déjà que je ne le fais pas pour moi alors pour un autre.

*Consul Dallas Willis : Vous êtes une véritable plaie commandant. Vos petites manigances ont parfaitement fonctionné, je me suis fait avoir en beauté mais je ne me laisse pas si facilement abattre. Je n'ai pas dit mon dernier mot.

*Red Razgriz : Pourtant si. Vous ne pouvez plus rien face à la situation sinon vous n'auriez même pas pris la peine de me convier ici. Nous serions déjà tous morts.

--Le jeune commandant afficha un sourire en coin, confiant visiblement d'avoir le contrôle sur la situation.--

*Consul Dallas Willis : Certes, c'est vrai. Je n'ai plus les moyens de remporter cette guerre sans l'aide de mercenaires mais je ne compte pas laisser cette corporation indépendantiste prendre le contrôle total de ce système. Ce serait une porte ouverte à l'insurrections dans les systèmes voisins.

*Red Razgriz : Alors théoriquement elle a déjà le contrôle du système hein. Vous n'avez que quelques petites bases sans réel intérêt.

*Consul Dallas Willis : En effet des bases durement gagnées par le sang... Mais je vous ai également en ma possession maintenant et malgré votre apparente sérénité, vous n'êtes plus qu'un captif espérant ma clémence.

*Red Razgriz : Peut-être... Peut-être pas. Que voulez-vous exactement?

*Consul Dallas Willis : Ce que j'ai toujours voulu. Reprendre le contrôle de ce système.

*Red Razgriz : Vous aviez quatre de mes équipières pour cela et vous les tenez avec des chaînes juste derrière vous. Faudrait savoir.

--Red ne semblait absolument pas inquiet de la situation et s'amusait même par moment en se montrant hautain avec le Consul.--

*Consul Dallas Willis : Bien sûr. Des équipières qui bizarrement ont déclaré vouloir vous tuer et offrir leur allégeance à l'empire mais qui ne font que vous aider au final.

*Red Razgriz : Ça c'est vous qui le dîtes, moi j'y suis pour rien.

*Consul Dallas Willis : Et vous pensez que je vais vous croire? Où sont les autres membres de votre équipage? J'ai analysé les têtes dans les sacs, ce n'était que des clones comme pour vous.

*Red Razgriz : Impressionnant de réalisme hein? Même moi je pourrais douter de savoir si je suis le vrai.

*Consul Dallas Willis : Arrêtez de jouer avec ma patience! J'ai très bien compris votre plan.

*Red Razgriz : Ah? Je suis curieux. Dites moi en plus.

*Consul Dallas Willis : M'affaiblir et m'humilier. Votre conflit interne au sein de la fleur blanche n'était que de la comédie n'est ce pas? Vous n'avez jamais eu l'intention de vous entre-tuer.

*Red Razgriz : C'est exacte, beaucoup font l'erreur de croire que nos journaux sont la réalité alors que c'est nous qui contrôlons sa diffusion. Comme vous l'avez dit à Astrid, tout est autant des mensonges que des vérités. Comment réussir nos actions si nous indiquions nos plans à l'avance n'est-ce-pas? Ceci dit, il y a une erreur. Je me fiche de votre personne. Vous n'êtes qu'un des milliers de prétentieux que j'ai connu dans ma carrière.

*Consul Dallas Willis : Vous n'êtes pas vraiment mieux que moi. Le fait de réussir avec aisance vos opérations depuis plusieurs années vous a fait oublier le goût de l'échec mais je vais m'arranger pour vous le rappeler.

*Red Razgriz : Contrairement à vous, je ne vise pas un but inaccessible ou trop grand. Je connais mes limites et celles de mon équipage, c'est uniquement ceci qui nous réussit et même malgré cela, nous avons payé un lourd tribu pour y arriver.

*Consul Dallas Willis : Toujours est-il que vous avez organisé cette guerre en faisant croire à tous les dirigeants des factions de Tjongxiani qu'ils obtiendrait la victoire pour au final organiser leur propre perte en jouant habilement sur l'issue des batailles et en divisant vos forces, sans que nous puissions nous douter de votre véritable plan. C'était très malin de votre part de concentrer notre haine sur votre seule personne pour ne pas voir ce qui se tramait autour.

*Red Razgriz : Bravo, c'est bien analysé... C'est vrai. Cela fait quelques mois que nous avions offert le contrôle à cette entreprise privé mais plusieurs sites restaient encore aux mains de ces foutus mafieux anarchistes, sans compter ces communistes et vous-même. Quoi de mieux que de voir ses propres ennemis se détruire eux-même dans des guerres d'usures? Au moins maintenant il ne reste plus que vous... Enfin pour l'instant.

*Consul Dallas Willis : Ne vendez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Aujourd'hui c'est moi qui décide. En tout cas, vous avez habillement protégé cette entreprise en poussant les autres à s’entre-tuer sans s'occuper d'elle. Maintenant elle a des forces conséquentes pour maintenir son pouvoir. Je n'ai donc pas d'autre choix que de vous forcer à agir pour moi.

*Red Razgriz : Je n'ai pas très envie vous voyez... J'aime beaucoup vous voir ramper comme les autres. Plus aucun pouvoir pour ces factions voyous, plus d'état et d'empire autoritaires et meurtriers non plus, c'est bien mieux. Tjongxiani va devenir un lieu de paix et de tranquillité.

*Consul Dallas Willis : Une paix faite de sang et de tromperies.

*Red Razgriz : Personne n'est blanc comme neige, ne passez pas pour le bon samaritain choqué par mes méthodes, l'empire et vos sbires ne sont pas mieux que moi. J'oserais même dire pire que moi.

*Consul Dallas Willis : Pensez-vous vraiment pouvoir jouer avec la vie des gens aussi facilement?

*Red Razgriz : Les gens ont toujours besoin de diriger leur colère sur quelqu'un, je préfère que ce soit moi leur cible que des innocents comme ces soldats qui se battent pour offrir l'indépendance à ce système.

*Consul Dallas Willis : Pourquoi vous comportez comme si vous aviez déjà tout remporté?

--Le regard du Consul indiquait qu'il cherchait à comprendre le plan de Red du fait que ce dernier ne se sentait absolument pas en danger.--

*Red Razgriz : Vous n'êtes qu'un pion dans mon jeu. Notre rencontre est la preuve de votre échec lamentable.

*Consul Dallas Willis : Non au contraire, je sais parfaitement ce que je fais. Vous ne maîtrisez pas aussi bien la situation que vous ne voulez le laisser croire. Le pion va redevenir roi et s'adjuger la victoire de gré ou de force. Si vous voulez récupérer la liberté vous et vos associés, il va falloir faire preuve d'une grande fidélité à l'empire dans la phase finale de cette guerre.

*Red Razgriz : Je ne vois pas pourquoi j'accepterai. Vous savez autant que moi que mon équipage ne recule devant rien pour réussir ses opérations.

*Consul Dallas Willis : Vous allez me faire croire que vous laisseriez ces quatre belles jeunes femmes mourir devant vous sans rien faire? A moins que vous ne préféreriez qu'elles deviennent de parfaites et dociles esclaves de l'empire? Ne tenez-vous pas à elles?

*Red Razgriz : La vie et la mort sont étroitement liés chez nous.

*Malia Ackermann : Et vous ne dormiriez que d'un oeil avec nous dans les parages, même avec un boulet au pied.

*Consul Dallas Willis : Fermez-là vous! Je sais très bien que vous tenez à la vie des autres dans cet équipage. Vous n'utiliseriez pas des clones le cas contraire.

*Red Razgriz : Nous ne sommes pas des monstres ou des suicidaires. Bien sûr que nous tenons à la vie et à la vie de tous nos membres mais si nous devons mourir pour sauver celles des autres, alors on le fera sans hésiter.

*Consul Dallas Willis : A l'époque de votre vengeance si sanglante, si vous avez voulu que la fleur noire s'occupe de la partie dangereuse et criminelle de votre vengeance c'était aussi pour cette raison et non pas seulement pour éviter d'offrir un angle d'attaque à ce Myson. Vous vivez au sein d'un cercle très fermé où chacun est un membre encore plus proche que si c'était un membre de sa véritable famille et vous avez crée des liens très forts qui n'ont fait que grandir avec le temps. C'est votre force et votre faiblesse et je vais l'utiliser.

*Red Razgriz : Ce n'est pas suffisant pour me faire plier.

*Consul Dallas Willis : Oh si ça va l'être. Vous pouvez être l'homme le plus froid, le plus insensible et le plus cruel que je connaisse mais c'est uniquement dans le but de protéger d'autres personnes. Cela concerne autant les innocents, les esclaves ou bien encore vos chers équipiers.

--Le Consul sous-entendait par sa gestuelle qui pouvait très bien faire du mal à ceux qu'il venait de désigner à l'instant. Même si Red semblait ne pas croire le Consul, le pensant limiter dans ses actions par les répercussions que cela pouvait avoir pour la réputation du politicien, il ne sous-estima pas les paroles de cet homme et se montra subitement plus menaçant.--

*Red Razgriz : Vous voulez vraiment jouer cette carte? Très bien, jouons là. Oui je peux être le pire des hommes si vous avez l'intention de faire souffrir vos esclaves mais je peux rendre cet endroit pire que l'enfer dès l'instant où je le déciderais. Relâchez nous, c'est un conseil avisé que je vous donne.

*Consul Dallas Willis : C'est bien ce que je pensais. Vous préparez une attaque pour sortir d'ici mais n'espérez rien de cette idée. Je n'ai pas amené autant de soldats pour faire jolie.

*Red Razgriz : Avoir une confiance absolu dans son plan est une grave erreur et pendant que nous parlions, ils ont surement eu tout le temps de se mettre en place.

*Consul Dallas Willis : Vous ne passerez pas la porte d'entrée, j'ai déployé beaucoup trop d'hommes pour cela. Vous pourrez sans doute mettre à l’exécution vos menaces mais pas sans y craindre de voir mourir beaucoup des vôtres, si ce n'est tous. Ce qui serait contre-productif.

*Red Razgriz : Je préfère cela à l'asservissement.

--Des signes de fatigue se firent sentir chez les deux interlocuteurs, sans doute lié à ces semaines intenses physiquement et mentalement en raison de la guerre et de l'enfermement pour Red.--

*Astrid Lindström : Vous comptez beaucoup trop sur son côté sentimental. Ne pensez pas qu'il soit si enclin à accepter votre demande en le forçant ainsi.

*Consul Dallas Willis : J'obtiens toujours ce que je veux. Je ne serais pas devenu consul de l'empire d'Achenar sinon.

*Red Razgriz : Et moi je n'aurais pas éliminer des milliers de pilotes et autres criminels en tout genre.

*Consul Dallas Willis : Que pouvez-vous faire? Je tiens votre équipage et vous-même entre mes griffes.

*Red Razgriz : Je vous tiens au contraire.

--Depuis quelques minutes, tous se sentaient plus ou moins mal. Leurs corps leur paraissaient plus lourds, la fatigue devenait de plus en plus intense. Ces signes anodins au premier abord n'était autre qu'une attaque au gaz. Ce dernier étant incolore, inodore et dispersé très progressivement, les impériaux ne remarquèrent pas immédiatement le problème mais quand leurs esclaves et les prisonniers, déjà affaibli par leurs conditions, commencèrent à s'écrouler au sol ils comprirent qu'ils subissaient un assaut et tentèrent de réagir. C'est à cet instant que le gaz fut libéré totalement et commença à endormir rapidement les personnes dans la pièce tandis qu'un groupe de commando formé des membres de la Fleur Blanche, de soldats d'élite de Tjongxiani Commodities et de clones inconnu à l'armure blanche entrèrent. Ayant temporairement sécurisé la pièce, William distribua des masques aux prisonniers qui leur permirent de recouvrer leurs esprits au bout de quelques minutes. Le Consul, d'une étonnante résistance, tenta de bouger mais il ne lui restait pas beaucoup de temps avant de rejoindre également à son tour les bras de Morphée.--

*Consul Dallas Willis : Qu'est-c.... Je...

*Elise Rivard : On va vous sortir de là commandant. Accrochez-vous.

*Red Razgriz : C'est pas trop tôt. C'est d'un ennui de parler avec ces types. Vous vous êtes perdu dans le système d'aération?

*Juan Rodriguez : On cherchait les données pour les esclaves, t'es drôle toi. Tu sais que c'est pas juste un bout de papier avec des noms qu'on devait récupérer?

*Elise Rivard : Allez on se bouge, inutile de rester ici plus longtemps.

*Commando Tjongxiani Commodities : Mes hommes vont s'assurer que la voie est ouverte, exfiltrez le commandant Razgriz et les prisonniers.

*Elise Rivard : Merci capitaine, on s'occupe d'eux.

*Commando Tjongxiani Commodities : Que fait-on des autres? Vous êtes sûr qu'on n'élimine pas les gardes et le consul?

*Elise Rivard : Négatif. Inutile d'avoir tout l'empire sur le dos si on tue un de leurs dirigeants. Occupez-vous de ramenez vos soldats entiers.

*Commando Tjongxiani Commodities : Et pour les esclaves?

*Elise Rivard : Nous avons ce qu'il nous faut.

*Commando Tjongxiani Commodities : Bien reçu. Allez les gars, on se tire d'ici.

--Quelques instants plus tard, tous avaient disparu de la pièce, ne laissant que le Consul, ses gardes et ses esclaves endormis sur le sol. L'attaque, aussi brève que maîtrisée dû cependant faire face à une lourde défense pour sortir du grand bâtiment, le Consul ayant véritablement mis le paquet pour empêcher une telle situation. Après plusieurs escarmouches plus ou moins soutenues, le groupe put sortir vivant de ces combats mais non sans casse. On compta de nombreux morts dans les deux camps dont une dizaine de soldats de l'empire, ainsi que six clones de combat et deux membre du commando de Tjongxiani Commodities. Le nombre de blessés fut également important et plusieurs d'entre eux se retrouvèrent dans un état assez grave dont des membres de la Fleur Blanche. De plus, en raison de l'intervention de la société privé dans cette opération de sauvetage, ceci provoqua le déclenchement des hostilités quelques heures plus tard entre l'empire et cette même société faisant basculer à nouveau le système dans une guerre probablement longue et coûteuse en vie humaine. La Fleur Blanche, quant à elle, se prépara à nouveau à entrer en conflit mais cette fois à nouveau du côté des indépendantistes.--

--Alors que le nombre de morts ne faisait que croître sans fin, la guerre ne semblait aucunement baisser d'intensité alors même que tous les signes indiquaient la fin d'un conflit qui n'avait que trop duré. En effet, l'empire n'avait encore jamais envoyé autant de pilotes et de vaisseaux en si peu de temps pour tenter d'éliminer ses ennemis et, par la même occasion, tenter de changer le cours d'un conflit qui lui échappait complètement. Pour être plus exacte, jamais ce même empire n'avait été aussi faible qu'à ce jour et les indépendantistes en profitaient pour prendre le dessus sur eux à chaque bataille avec l'aide des mercenaires de la Fleur Blanche. Bien que la situation était idéale pour libérer toute leur haine envers les impériaux, ces mêmes mercenaires évitaient au maximum d'affronter l'ennemi, ne cherchant qu'à s'assurer de la victoire avant de retourner aux hangars. Cependant, leur étrange retenue n'était pas pour autant synonyme d'inactivité, puisque pendant que les armes enflammaient les cieux de Tjongxiani, l'équipage s'activait dans les entrailles de Zoline Base, loin du regard des indiscrets. C'est ainsi que Red et Elise se retrouvèrent à nouveau à l'intérieur de ce bar qu'ils appréciaient tant et qui leur offrait toute la tranquillité nécessaire pour discuter avec leur futur invité, le gérant du club de strip-tease que l'équipage fréquentait lorsqu'ils côtoyaient la faction anarchiste. Lorsque ce dernier entra en compagnie de deux hommes de main, il n'était pas difficile de voir que cela l'enchantait guère d'être ici et qu'il n'avait pas l'intention de s'éterniser. Il n'adressa d'ailleurs pas le moindre regard au barman et s'installa rapidement sur le siège lui étant réservé. Tout en allumant une cigarette, il refusa d'un geste de main le verre d'alcool que le propriétaire du lieu s'apprêtait à lui servir et dévisagea durement Red tout en tapotant la table avec son autre main. En ce qui concerne le commandant Razgriz, comme à son habitude, il avait un air étrangement décontracté mais dont le visage exprimait toujours ce côté provocateur inné en lui.--

*Red Razgriz : Bonsoir monsieur Günther, il semble que vous n'ayez pas eu trop de mal à trouver l'entrée de ce bar. Le chemin peut sembler bien hasardeux la première fois, surtout en ces temps de guerre où les rues sont devenues peu fréquentable à des heures si tardives.

*Joseph Günther : A qui doit-on la faute?

*Red Razgriz : Moi je crois... Oh vous allez m'en tenir rigueur?

*Joseph Günther : On vous a offert notre aide et voilà comment vous nous remerciez. On ne joue pas ainsi avec nous. Le patron ne vous laissera pas en vie après cette histoire.

*Red Razgriz : Votre patron? Vous voulez dire ce type qui est censé diriger un empire de la drogue? Ah bah je l'ai pas vu, c'est dommage... Au fait, vous aimez la musique?

*Joseph Günther : C'est quoi le rapport? Je suis pas venu ici pour parler musique.

*Red Razgriz : Aucun, c'est juste un choix personnel, je trouve que ce genre d'artiste pourrait avoir sa place dans ton club... J'essaye de convaincre le barman que ça irait très bien avec sa propre playlist.

*Franck Hellis : J'abandonnerai pas mon style même si je reconnais que ce genre s'accorde bien avec l'ambiance de mon bar.

*Red Razgriz : T’inquiètes je suis certain que ça changera avec le temps, j'ai une amie qui a de grands projets et je connais tes pensées inavouables.

*Franck Hellis : Si tu le dis. T'amuses pas à chambouler cet endroit.

*Joseph Günther : Je vous dérange? Ton insouciance ne cache pas tes conneries, d'ailleurs... Rigolez pendant que vous le pouvez. Il a surement déjà lancé ses chiens à vos trousses.

*Red Razgriz : Du genre de Lution? Un brave type. Il a fui dès que j'ai commencé à lui tirer dessus comme son pote.

--Le gérant semblait contrarié d'apprendre la nouvelle mais il se contenta de griller plus rapidement sa cigarette.--

*Joseph Günther : Ne pensez pas être tranquille en ayant seulement renvoyé l'un des nôtres chez sa mère. Votre tête ornera bientôt l'avant d'un de nos vaisseaux.

*Red Razgriz : Je ne crois pas. J'ai réduit à néant cet empire en envoyant tout votre jolie petite bande de criminels se fracasser les dents contre les impériaux puis les communistes. Vous n'avez plus assez d'hommes et d'influence pour maintenir le contrôle sur le moindre bout de métal de ce système alors ne jouez pas au plus dur avec moi.

*Joseph Günther : Contrairement à vous tous, on n'en rien à battre de votre petite justice et de vos petites régles, on fait se qu'on veut et si je dis qu'on t'explosera la tronche, t'auras la tronche explosé.

*Red Razgriz : Tu penses que je vais avoir peur d'un type qui gère un bordel et un club de strip-tease? Tu n'es rien face à ceux que j'ai du affronter dans ma vie. Tu es peut-être bien placé dans votre hiérarchie mais ne te crois pas suffisamment puissant pour parler à la place de ton patron.

*Joseph Günther : Je t'emmerde ok? T'es qu'un enfoiré qui a abusé de nos services. D'ailleurs je sais même pas pourquoi je me fais chier avec toi.

-Red se mit à sourire avec toujours ce regard taquin.--

*Red Razgriz : Tu veux savoir? Et bien en fait je viens déjà de te le dire d'une certaine façon... On va parler de la vente de ton établissement au cher monsieur que t'as dénié saluer et dont t'as refusé le verre et à ma chère amie Lisa.

--L'anarchiste tourna rapidement la tête en direction du gérant du bar et le dévisagea lui aussi. Il lâcha une petite grimace avant de tourner le regard à nouveau vers Red. Le barman semblait aussi surpris que Joseph après l'annonce du commandant, s'arrêtant même d'essuyer le verre qu'il tenait dans ses mains.--

*Joseph Günther : Comment ça la vente de mon club? Il est pas à vendre mon club ok?! Et il ne le sera jamais, surtout pas pour des types comme toi.

*Red Razgriz : Bah justement on est d'accord, on ne parle pas de moi mais de Frank et de Lisa.

*Joseph Günther : Te fous pas de moi ! Et puis c'est qui cette Lisa, je vois personne répondant à ce doux nom ici.

*Red Razgriz : Elle est là juste derrière toi.

--A peine quelques instants auparavant, une très belle jeune femme du genre à faire tomber littéralement tous les hommes à ses pieds, à l'allure fine et aux cheveux d'une noirceur aussi sombre que la nuit avait fait son entrée dans le bar. Ses yeux verts d'une grande beauté captivaient tous ceux qui osaient croiser son regard et ne fit pas exception cette fois encore. Bien que son visage était celui d'un ange et qu'elle n'inspirait que la gentillesse, sa présence ici laissait soupçonner qu'elle ne devait pas être aussi sage que sa première impression ne laissait croire. Elle se mit à sourire en voyant les membres de la Fleur Blanche et s'installa peu de temps après sur la table des négociations.--

*Deanna Bacall : Salut vous quatre, alors c'est lui le type que je dois dépouiller?

*Juan Rodriguez : Ah mon rayon de soleil de la journée. Tu ne m'avais pas prévenu de ta venue.

*Deanna Bacall : Du calme Juan, c'est toujours pas pour toi que je suis là.

*Red Razgriz : Tu dois juste lui reprendre une affaire qu'il maîtrise de la pire des manières ma chère Deanna.

*Joseph Günther : Elle, toi, ton chien c'est la même ok? Il est pas à vendre. Si t'as rien d'autre à me dire, je me tire.

*Red Razgriz : Restes assis tu veux bien. J'ai dit qu'on discuterai de ça et on va discuter de ça.

*Joseph Günther : Petit branleur, t'es qu'un petit commandant de merde qui se croit plus fort que les autres et t'avises pas de me commander sinon mes hommes vont s'occuper de toi et de tes petites potes.

--Il fit un signe de la main et les armoires à glace lui servant de protection derrière lui se mirent à bouger et affichèrent clairement leurs ambitions de tabasser tous ceux qui voulaient les affronter. C'est à ce moment que des bruits de pas se firent entendre de l'arrière salle, il s'agissait de Juan, Astrid et Dimitri qui s'avançaient vers les invités de Red en pointant leurs armes sur ces derniers. Red fit en même temps un signe de tête en direction du propriétaire du bar pour l'inviter à les rejoindre à la table. Ce dernier s’exécuta sans crainte car il savait que l'équipage de la Fleur Blanche avait sa confiance.--

*Red Razgriz : Je ne ferais pas ça à ta place. Votre mafia n'est plus rien et ça ne fera que s'aggraver avec le temps et l'aide de mon équipage si tu t'obstines. Tu vois l'intelligence de ton boss, c'est qu'il n'est pas venu demander son reste. Tu penses vraiment que tenter de me casser la gueule ici ça va marcher?

*Joseph Günther : Au moins t'auras la face en morceaux, on t'entendras plus pendant un moment.

*Red Razgriz : Bon, Joseph, tu veux vraiment qu'on en arrive là? Faut te rappeler la supériorité des armes à feu sur le corps humain? Tu dis à tes deux idiots de se calmer et de s’asseoir gentiment sans bouger. Inutile de préciser que j'attend la même chose de toi.

--Coincé, Günther ne put que se plier aux exigences de Red et retourna s’asseoir tandis que ses deux sbires furent étroitement surveillé par la Garde Blanche.--

*Joseph Günther : Pourquoi tu gères ça avec moi? Je ne suis qu'un membre de la Purple Drug Empire, c'est pas à moi de décider du sort de cet établissement. Le patron en a besoin, c'est une bonne source de revenus, il voudra pas lâcher ce club pour toi.

*Red Razgriz : T'écoutes un peu? Il décide plus rien ton boss. Il ne possède plus rien dans ce système. Ce n'est plus qu'un petit criminel comme les autres qui est à la merci de la justice de ce système maintenant, il va juste faire profil bas et tu sais quoi tu vas faire pareil.

*Joseph Günther : Je vais pas abandonner mon train de vie et mes plaisirs parce que t'as réussi à foutre toutes les factions du coin dans la merde dont la nôtre. Tu n'arriveras pas à prendre le contrôle de tout ce qui se trouve ici.

*Red Razgriz : C'est génial parce que ce n'est pas ce que je veux. Tu vois, Franck, c'est un type bien. Il tient un petit bar sans prétention, il est doué, il fait de très bon cocktails et il offre une ambiance des plus rétro en passant des groupes de musique d'un autre temps tout comme la déco du lieu mais ça fait effet, on s'y plait.

*Franck Hellis : Merci Red mais euh j'ai rien demandé moi.

*Red Razgriz : Je sais mais tu vois j'ai envie de te remercier. Ton bar est cool mais tu mérites bien mieux. De plus, je sais que t'aimerais diriger ce genre de club, enfin sa version plus classe.

*Joseph Günther : Cool tes histoires mais qu'est que j'en ai à faire moi? Je vais surement pas laisser mon club à un type paumé comme lui.

*Red Razgriz : Bah si justement.

*Franck Hellis : Ecoute Red, je n'ai pas très envie de me mêler de leurs affaires louches. C'est pas le genre de la maison.

*Deanna Bacall : Tu ne t'en mêleras pas. Je veux rendre ce club bien plus fréquentable qu'il ne l'est actuellement mais pour ça on doit changer ceux qui le dirigent.

*Red Razgriz : Elle s'occupera d'enlever tout ce qui se rattache à la criminalité dans ce club, tu ne crains rien de ce côté.

*Joseph Günther : Et qu'est ce que t'as à y gagner toi dans l'affaire? Tu vas me dire que tu vas prendre ta retraite et mater des culs toute la journée?

*Red Razgriz : Oui bien sûr c'est totalement mon genre... Non mais j'ai besoin d'un repère dans ce système où personne ne me trouvera sans que je l'y autorise. Ton club n'est connu que par le bouche à oreille et on ne sait son emplacement exacte que lorsqu'on y est invité. C'est parfait... Mais je dois dire que mater des culs peut-être sympa aussi en rentrant après une longue opération.

*Joseph Günther : Tu peux toujours rêver.

--Red sortit soudainement sa dague des damnées et la planta à la verticale sur la table tout en affichant un regard sombre et froid en direction de Günther.--

*Red Razgriz : Joseph, je ne suis pas venu négocier cette vente, je suis venu l’exiger et si tu n'y mets pas du tien, je vais tâcher de te rappeler tous les petits secrets que nous avons découvert lorsqu'on pouvait se balader librement chez toi. Ne serait-ce que pour l'exemple, je doute sincèrement que toutes tes danseuses et danseurs soient là de leur plein gré et légalement déclarés aux autorités... Tu connais mon goût pour la justice lorsque certains utilisent la vie des autres pour leur profit personnel.

*Joseph Günther : Comme toi? Tu ne me fais pas peur.

*Red Razgriz : J'utilise les vies des criminels pour parvenir à mes fins contrairement à vous autres. Tu peux peut-être m'accuser d'utiliser la vie des innocents dans cette guerre mais j'ai besoin d'offrir un lieu où les anciens esclaves ou bien tout ceux qui veulent mener une vie paisible pourront se réfugier après avoir connu l'horreur. Je n'ai jamais voulu de cette guerre mais c'est la seule voie pour y parvenir avec des types comme vous.

*Joseph Günther : Inutile de te justifier, c'est pas mes histoires. Sauves les vies de ceux que tu considères comme des innocents si ça te chante mais tu m'incluras pas dans tes plans. Ton délire de chevalier blanc tu peux te le fourrer où je le pense.

*Dimitri Tsvetkov : Parle mal encore une fois au commandant et c'est tes dents qui rejoindront la décoration du lieu.

*Red Razgriz : Tu n'es qu'un criminel, si je veux je peux abréger ta future cavale. Je ne ferais que remplir le contrat sur ta tête mais tu vois je veux éviter que ce bar se couvre de ton sang. Franck n'est pas de notre monde et je tiens à l'en protéger.

--Red sortit une pochette de documents certaines manuscrites d'autres numériques mais dont l'ensemble constituait l'acte de vente du club de strip-tease. Günther ne sembla pas s'inquiéter des pressions de Red, probablement confiant sur les raisons de cette rencontre.--

*Joseph Günther : Si tu ne m'as pas éliminé c'est uniquement parce que tu as besoin de ma signature et de mon accord pour que la vente soit légale et parfaitement en règle.

*Red Razgriz : Exactement donc ne nous fait pas perdre plus de temps que nécessaire, j'ai d'autres chats à fouetter.

*Joseph Günther : Je vois que tu as déjà celle du patron, je ne sais pas comment tu l'as obtenu mais je ne serais pas aussi faible que ce cafard.

*Astrid Lindström : Tiens, tu te fiches de l'avis de ton boss maintenant?

*Joseph Günther : Si ce type a accepté de signer c'est qu'il est devenu un lâche, on n'a pas besoin d'un type comme lui comme grand patron. Il crèvera la gueule ouverte.

*Red Razgriz : Je ne suis pas certain qu'il apprécie la façon dont tu parles de lui.

*Joseph Günther : Ce mec a toujours conduit notre empire droit vers le mur, son alliance avec toi en est la dernière preuve.

*Red Razgriz : Sauf qu'il est toujours en poste à ce que je sache.

*Joseph Günther : C'est qu'une question de temps. Je m'arrangerai pour trouver une bien meilleure personne à sa place.

*Red Razgriz : Tu comptais trahir ton boss alors?

*Joseph Günther : Notre organisation se fait toujours sur la loi du plus fort, je ne vais pas craché sur l'idée que je peux en tirer des intérêts maintenant qu'il est affaibli. Alors ton histoire de vente, elle n'arrive absolument pas au bon moment pour moi.

*Elise Rivard : Voyez-vous ça. C'est qu'on semble faire face à un homme plein de ressources.

*Joseph Günther : J'ai suffisamment d'influence pour ne plus me préoccuper de sa personne. Notre mafia ne s'effondrera pas avec lui.

*Red Razgriz : Et si je te dis que tu as tort? Que tout ceci n'est qu'une mise en scène pour te faire avouer ton envie d'usurper la place du parrain?

--Le visage du criminel devint subitement pâle. Il esquissa un regard inquiet en direction de ses propres gardes avant de pencher son corps en direction de Red et de prendre une voix très faible, à peine audible. Son léger sourire affichait une extrême gêne et sa peur se faisait plus voyante à mesure que le temps passait.--

*Joseph Günther : Euh... Red... Mon ami tu rigoles... hein?

*Red Razgriz : Je sais pas, t'aimerais que ça soit le cas?

*Joseph Günther : Ecoutes, je le pensais pas ce que j'ai dit ok? Le patron c'est le patron, toujours.

*Dimitri Tsvetkov : Le gros molosse se transforme en gentil caniche, que c'est drôle.

*Deanna Bacall : Ça va être compliqué de garder ta tête sur les épaules j'ai l'impression.

--Le mafieux se mit à regarder de plus en plus souvent au dessus de son épaule, scrutant les gestes de ses gardes. Ses mains se mirent à trembler.--

*Joseph Günther : Ecoutez, écoutez... On peut s'arranger, on peut trouver un terrain d'entente.

*Red Razgriz : Vraiment? Je suis curieux de l'entendre.

*Joseph Günther : J'ai des hommes loyaux envers moi, tu me débarrasses des deux gorilles derrière moi, t'élimines le boss et en échange on a tous les deux ce qu'on veut. Toi mon club et moi le contrôle de l'organisation... C'est un bon marché hein? Je pourrais même te filer un coups de main pour exploser l'empire.

--La peur bleue qui habitait le corps de Joseph se ressentait dans son timbre de voix, il craignait clairement pour sa vie.--

*Red Razgriz : Tu as une liste de noms à me donner? Non parce que là ça fait peu comme garantie. Je ne vais pas me mettre toute la mafia de Tjongxiani à dos du jour au lendemain. Je dois être sûr d'avoir du soutien.

*Joseph Günther : Ok, ok... Je te fais ça si ça peut te rassurer.

*Red Razgriz : Je veux tous les noms. Je dois pouvoir m'organiser avec mon équipage.

*Joseph Günther : Oui oui, t’inquiètes. Je peux même te donner nos caches d'armes pour y parvenir.

*Red Razgriz : Trop aimable... Mais ne perdons pas de vue l'essentiel, la signature.

--Red fit glisser sur la table les documents pour officialiser l'accord de vente entre Deanna et Joseph tout en faisant signe à Juan et Astrid de viser les deux anciens gardes de Günther afin de rassurer ce dernier sur leurs intentions. Alors que le criminel venait de signer les derniers documents et écrit sur un bout de serviette les hommes à son service, Red changea subitement de comportement et les deux membres de la Fleur Blanche cessèrent également de pointer leurs armes en direction de leurs deux prisonniers. Günther sentit immédiatement le piège se refermer sur lui et après un instant d'hésitation, il se mit à courir en direction de la sortie dans la plus grande des paniques. Dans sa fuite, il percuta de nombreuses tables et renversa beaucoup d'objets s'y trouvant au grand dam du barman.--

*Elise Rivard : T'en fais pas Franck, bientôt t'auras bien plus que ces quelques verres.

*Franck Hellis : Je vous fais confiance. J'espère juste que je pourrais garder un peu de l'ambiance de ce lieu dans le nouvel établissement.

*Deanna Bacall : Aucun problème avec ça... Je compte garder l'ADN de ce club de strip-tease mais avec le charme inimitable que tu peux lui donner. On va en faire un lieu de luxure et de passion des plus incroyables.

--Ils me mirent tous à trinquer pour fêter la nouvelle acquisition puis Red tourna son regards sur les deux mafieux encore présents dans la pièce.--

*Red Razgriz : Oh pardon, tenez voici les noms. Vous m'avez offert de quoi faire des clones exceptionnels et ce club, je vous offre le noms des traîtres de votre faction en échange... Et en bonus les caches d'armes. Dites à votre boss que nos contacts cessent jusqu'à nouvel ordre. Cette guerre qui touche le système n'a jamais fait partie de nos accords, inutile de me demander un dédommagement pour votre défaite. Je considère que nous sommes quitte maintenant. Tâchez de prévenir également votre chef de cela, je ne voudrais pas encore botter les fesses de ses sbires.

--Depuis quelques jours, un véritable esprit de fête et de bonheur s'était emparé de chaque citoyen de Tjongxiani. Comme pour symboliser le passage à la nouvelle année, la fin de la guerre venait officiellement d'être annoncé pour la plus grande joie de ses habitants. Les impériaux venaient de subir leur ultime défaite pour maintenir leur emprise sur les lunes les plus éloignées de Zoline Base. Cependant, la Fleur Blanche ne se laissa pas immédiatement emporté par l'ambiance, souhaitant avoir une dernière discussion avec le Consul avant de retourner dans l'ombre qui l'avait vu naître. Profitant du changement de propriétaire du club de strip-tease, le commandant Razgriz l'invita donc dans son nouveau repaire, loin de la criminalité qui le caractérisait si bien auparavant. Le bâtiment se divisait maintenant en trois lieux distincts. Le rez-de-chaussez et principal endroit de divertissements du club abritait toujours les barres de pôle dance et autres scènes pour les danseurs et danseuses mais la décoration avait eu le droit à une profonde remise à neuf. Elle mélangeait dorénavant un style chic et moderne mais avec des accents rétro plus ou moins prononcés, ce qui lui donnait immédiatement un charme unique et inimitable à l'établissement. L'étage supérieur, quant à lui, représentait tout l'inverse de la précédente salle et offrait un lieu particulièrement intimiste et agréable à ses visiteurs. C'est ici que ce trouvait le nouveau bar de Frank et, fidèle à lui-même, il avait toujours ce côté hors du temps bien qu'il ne donnait plus l'impression de vivre au millénaire précédent. Pour finir, le deuxième et dernier étage n'était autre qu'un vaste appartement dont l'entrée était lourdement sécurisée par une porte blindée, gardée jour et nuit par des gardes du corps. C'était autant le lieu de résidence de Deanna et Franck que des membres de la Fleur Blanche lorsque ces derniers se trouvaient à Zoline Base. En attendant l'arrivée du Consul, Red ainsi qu'Elise et Deanna s’installèrent donc autour d'une table qui faisait face à une petite scène sur lequel une danseuse des plus attirantes se mouvait avec sensualité et erotisme sous le regards des nombreux clients et clientes du club.--

*Deanna Bacall : Alors vous en pensez quoi de mon club? Il envoie du lourd hein?

*Red Razgriz : On ne va pas dire le contraire. C'est clairement le repaire qu'il me fallait. Je vais peut-être revendre ma flotte pour t'aider à gérer l'endroit.

*Deanna Bacall : Laisse-moi rire, c'est pas ton truc de gérer ça. Les lignes comptables et toi ça fait deux.

*Red Razgriz : J'ai jamais dit que je voulais m'occuper des finances... Par contre... Pour vérifier si les tenues sont parfaitement adaptés à tes danseuses, je ne dirais pas non.

*Elise Rivard : Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, je te jure. On sait que t'es incapable de rester en place. Ce club est bien trop petit pour toi.

*Red Razgriz : Pourtant avec ce que je vois en face de moi, difficile de ne pas détourner le regard de la scène. Je vais avoir du mal à tenir ma conversation avec le consul.

*Elise Rivard : T'aurais au moins pu mettre un duo sur scène, Red se rince l'oeil mais moi je fais comment? Ils sont où tes danseurs?

*Deanna Bacall : Ah désolé ma chère Elise, il faut aller dans l'autre partie de la salle si tu veux les voir. Les soirées mixtes c'est pas tous les jours.

*Elise Rivard : Dommage que je dois protéger Red, je serais bien aller faire un tour pendant votre discussion avec le consul.

*Red Razgriz : On n'a plus rien à craindre de lui et on est à l'abri ici, on ne risque rien dans l'immédiat, va te détendre un peu.

*Elise Rivard : Ce n'est pas toi qui t'en voudras quand tu seras mort, ce sera moi. Il est bien capable de t'attaquer par orgueil vu comment tu l'as ridiculisé.

*Deanna Bacall : Je vais te le rendre entier, t’inquiètes pas. J'ai mes propres vigiles dans le pire des cas.

*Red Razgriz : Va te détendre, c'est un ordre. Je suis bien assez grand pour le gérer moi-même celui-là.

--Le commandant se mit à sourire tout en faisant signe avec la main pour qu'elle s'éloigne de lui. Elise se fit légèrement violence mais elle accepta de le laisser seul avec Deanna et se dirigea dans la seconde salle se trouvant à quelques mètres de là, derrière une série de colonnes lumineuses et de grands draps rouges et noirs.--

*Deanna Bacall : Ils sont du genre pot de colle les membres de ta garde.

*Red Razgriz : On a risqué plus d'une fois notre vie cette année, ils ont encore du mal à se dire que tout est fini.

*Deanna Bacall : Alors ça l'est vraiment? Plus de cibles en vue? Plus de vengeance à assouvir?

*Red Razgriz : Qui soit d'ordre personnel, non. Tout ceux qui ont connu de près ou de loin cette histoire sont morts aujourd'hui. Je suis le dernier vestige de ce drame.

*Deanna Bacall : Même ce prêtre en a fait les frais... Au moins il est mort paisiblement celui-là.

*Red Razgriz : C'était un homme bien, il n'a juste pas fait le bon choix au bon moment.

*Deanna Bacall : Et toi maintenant? Que compte-tu faire? Tu ne vas pas rester là à te tourner les pouces si?

*Red Razgriz : Et pourquoi pas? La vente des méga-vaisseaux a été annulé et j'ai vécu loin de toute civilisation depuis si longtemps que renouer des liens me ferait du bien.

--Red tourna la tête en direction de la danseuse, il observa avec plaisir ses formes avant de regarder à nouveau Deanna. Elle affichait un visage faussement désappointé.--

*Deanna Bacall : Te fout pas de moi. Le démon Razgriz n'est qu'un mirage qui traverse les systèmes. Toi et ton équipage n'êtes que des fantômes aux yeux des gens, une simple légende connu d'une minorité. Tu n'as jamais eu et tu n'auras jamais l'intention de t'arrêter quelque part et d'y faire ta nouvelle vie.

*Red Razgriz : Je vois que tu n'es plus dupe depuis longtemps. C'est vrai ce n'est encore totalement la retraite mais on va grandement réduire notre présence dans la galaxie. Nous prenons quelques jours de repos ici puis nous repartirons en direction des Pléiades et autres secteurs sous domination thargoïd.

*Deanna Bacall : Que veux-tu faire là-bas? Nettoyer le vomi verdâtre? Je te rappelle que tu ne représente pas la meilleure définition du chasseur de xenomorphe.

*Red Razgriz : Je sais mais notre mission principale est et sera toujours de protéger les esclaves innocents. Les colons de ces régions sont des idiots, c'est une zone de guerre rien d'autre... Et pourtant on s'amuse à construire des stations et à vouloir imposer notre domination sans réellement contrôler le secteur. On a déjà perdu le compte de victimes depuis leur installation dans ces contrées. Je dois protéger ceux qui n'ont pas demandé à venir et nos pauvres esclaves sont toujours les derniers à recevoir de l'aide.

*Deanna Bacall : Arrête moi si je me trompe mais il y a toujours autant à sauver au sein de la bulle, tu le sais bien plus que moi d'ailleurs. Pourquoi soudainement mettre en danger ton équipage dans cette guerre et t'éloigner de la bulle?

*Red Razgriz : Ces insectes ne sont pas invulnérables, on est capable d'en éliminer alors on ne va pas s'en priver. Cela reste une mission extrêmement périlleuse mais nous devons le faire. Nous pourrons également récolter de nombreux échantillons et informations sur eux grâce à la modernisation de ma flotte. Ils attaqueront tôt ou tard la bulle. Si nous sommes encore là quand ce jour viendra, je veux connaître mon ennemi jusqu'au plus profond de son âme.

*Deanna Bacall : Tu as déjà mené des excursions chez eux, ça ne justifie pas de déployer une partie de ta flotte là-bas jusqu'à nouvel ordre. Arrête d'omettre certains éléments, tu as autre chose en tête.

--Deanna se rapprocha de Red, collant presque son visage au sien à la limite de l'embrasser, tout en se montrant séductrice envers lui par la gestuelle de son corps. Depuis leur première rencontre dans un club similaire il y a deux ans de cela, la jeune femme et Red n'avait eu que rarement l'occasion de se croiser. Pour autant, bien qu'on semblait chaque fois avoir affaire à un couple en les regardant tant par la proximité qui les caractérisait que la complicité apparente de ces deux là, ceci ne restait pourtant qu'une fausse impression. En effet, ils ne partageaient aucune sorte de relation si ce n'est amicale et ce petit jeu de séduction n'était rien de plus qu'une autre forme du tempérament provocateur inné chez ces deux personnes.--

*Red Razgriz : Tu descends un peu trop bas ma chère. Ce n'est pas ainsi que tu auras plus de réponses.

*Deanna Bacall : Oh allez Red, j'ai bien le droit de savoir. T'as plus personne à tes trousses, t'as plus le droit de me cacher des choses.

*Red Razgriz : Si t'y tiens tant que ça. Ces régions sont des zones de guerres géantes. Tout le monde se préoccupe uniquement de rentrer vivant à la fin de la journée, c'est le terrain parfait pour que le respect des loi devienne poreux et je compte en profiter pour offrir la liberté à de nombreux esclaves.

*Deanna Bacall : Oh je vois. Tu compte profiter des attaques thargoïd pour les sauver. J'ignore comment tu vas y parvenir et je doute que tu vas gentiment me le dire dans un endroit si peuplé mais si tu as fait en sorte que ce club devienne l'unique lieu pour te rencontrer et que ce système soit devenu totalement indépendant, ça ne doit pas être si réglo que ça.

*Red Razgriz : Je n'enfreint jamais la loi... Enfin sauf quand ça dérape. Ça ne changera pas aujourd'hui.

*Deanna Bacall : T'es mignon mais tu t'arranges avec la loi très souvent, t'es pire qu'un avocat défendant un parrain de la pègre. Maeko doit en avoir marre parfois de gérer tous ça.

*Red Razgriz : T'en fais pas pour elle. Maeko a toujours su maîtriser les pires situations. Quant à moi, tant que mes actions ne sont pas répréhensibles d'un point de vue judiciaire, je ne vais pas me cacher de recourir à des chemins de traverse et peu importe si les gens doutent de sa réelle légalité. Peu seront ceux qui chercheront à m'éliminer pour ce que je fais.

*Deanna Bacall : Le jour où tu feras une erreur, tu sais qu'ils te tomberont dessus et si c'est l'empire, tu ne vivras pas bien longtemps. Fais gaffe quand même.

*Red Razgriz : Promis. Je me suis pas démener pour te trouver un club digne de toi et Franck pour que j'en profite seulement ce soir. N'oublie pas que j'ai un équipage sérieux et pro avec moi malgré les apparences.

*Deanna Bacall : Pro oui... Enfin si on exclut Juan.

--Deanna se mit à rire tout en le taquinant du regard, ce qui amusa également l'impérial. Cependant, elle ne cacha pas son inquiétude face aux risques que prenait Red et son équipage tout en sachant également qu'il était impossible de les faire changer d'avis dans ce genre de situation.--

*Red Razgriz : Il s'en sort très bien. Faut juste qu'Elise ne soit jamais très loin de lui sinon on a plus de problème à l'arrivée qu'au départ.

*Deanna Bacall : Sauf qu'il est censé assurer ta protection en toute circonstance.

*Red Razgriz : Si personne ne le provoque, y'a pas de problème. C'est ce que je me dis.

*Deanna Bacall : T'aurais pu invité tes pilotes ce soir, je crois que l'une d'entre elles vient d'obtenir le rang élite si je ne me trompe pas?

*Red Razgriz : Exacte mais nous avons besoin de repos après cette dernière grosse opération.

*Deanna Bacall : D'ailleurs, tu compte rester longtemps chez les aliens?

*Red Razgriz : Je l'ignore complètement. Cela ne durera peut-être qu'une semaine à un mois ou bien plus, peut-être même un an qui sait. Cela dépendra de notre capacité à éliminer nos ennemis, notre motivation et de ce qu'on peut parvenir à faire dans ces régions sans y perdre la vie. Je ne souhaite pas mettre plus en danger que nécessaire mon équipage, si cela devient trop dangereux nous rentrerons.

*Deanna Bacall : Cette rumeur semble donc vrai, tu n'es plus aussi déterminé qu'avant. On dirait même que tu veux t'éloigner de tout ça. Qu'est ce qui a changé?

--Red sortit de sa combinaison le pendentif se trouvant autour de son cou. C'était celui de Rose Karrigan.--

*Red Razgriz : Tu vois ce pendentif, il appartenait à Rose. Il provient d'une pierre qu'un des membres de l'Essaim, ce groupe anti-esclavagiste, lui avait donné. Mon clone l'a taillé pour en offrir un à chacun de ses membres comme symbole de leur combat et de leur unité. Cette femme était une ancienne esclave qui avait rejoint les rangs de la fleur noire comme son frère et bien d'autres. Cet équipage a été nécessaire pour que j'accomplisse ma vengeance mais par cette action j'ai également sacrifié leurs vies alors même qu'elles faisaient partie des personnes que j'ai juré protéger. Elle a dû faire face à la mort de ses compagnons et de son frère ainsi qu'à bien d'autres souffrances, même si je ne suis pas directement responsable des événements qu'ils ont dû vivre je suis l'origine de leurs peines.

*Deanna Bacall : Rappelle toi qu'ils ont également sauvé de nombreuses vies par leurs actions.

*Red Razgriz : Ça ne justifie pas le coût que j'ai exigé d'eux. Ils n'ont jamais su pour quoi ils se battaient réellement. Je sais que j'ai eu tort de recourir à ses méthodes mais pour autant au fond de moi je n'éprouve pas de regret d'avoir agit ainsi.

*Deanna Bacall : Alors pourquoi exprimer ce sentiment de rédemption?

*Red Razgriz : Pour une vie perdue j'ai sacrifié bien d'autres et je me refuse à faire vivre d'autres souffrances de ce type à mon équipage ou à d'autres innocents si je n'y suis pas obligé.

*Deanna Bacall : C'est donc l'épilogue de ton histoire? Le démon va se rendormir?

*Red Razgriz : En quelque sorte oui. Nous allons à nouveau retourner dans l'ombre. Je vais continuer mes actions en faveur des esclaves mais la société ne semble pas vouloir faire le moindre effort. Je suis fatigué de me battre seul face à ça et de voir mon équipage mourir petit à petit sans autre récompense que la reconnaissance des esclaves que nous libérons. D'une certaine façon, nous allons prendre des vacances, voyager sans fin dans notre galaxie jusqu'à ce que quelqu'un ou quelque chose nous pousse à revenir sur le devant de la scène.

*Deanna Bacall : Tu vas désactiver le journal de la fleur blanche également? J'aime l'idée de pouvoir savoir ce que tu fais sans même te voir.

*Red Razgriz : L'opération contre les thargoïds nécessitera sans doute que je communique ce que nous y avons trouvé mais après ça, nous transmettrons seulement de temps en temps, histoire de rappeler que nous sommes toujours là à ceux qui oublieraient que le Razgriz peut toujours faire couler le sang des tortionnaires... Ce sera cependant très rare. Les gens se contrefiche de savoir si on a mangé des omelettes ou des pâtes à midi, inutile de transmettre pour rien.

*Deanna Bacall : Et tu compte faire quoi pendant tes vacances au confins de la galaxie?

*Red Razgriz : Nous prendrons très probablement notre envol en direction des systèmes inconnus de notre galaxie mais ce sera vraiment sans ambition... Sans le moindre objectif que celui de s'éloigner de la civilisation. L'explorateur en moi va reprendre du service et nous ne reviendrons pas dans la bulle avant un très long moment à mon avis. Je compte sur toi pour maintenir ce club au mieux de sa forme pendant tout ce temps. Tu seras également le seul lien entre moi et d'éventuels personnes qui souhaiteront me contacter.

*Deanna Bacall : T'en fais pas pour ça. Tout ira bien ici.

--Deanna se leva soudainement puis s’assit sur Red, son visage face au sien. La jeune femme mit ensuite ses bras autour du cou du commandant tandis que ce dernier posa ses mains sur les hanches de Deanna. Elle affichait un sourire plein de malice. Au même moment Elise sortit de l'autre salle, et bien qu'elle ne soit absolument pas étonnée de voir Red et Deanna dans cette position, elle ne put se retenir de faire un geste d'exaspération en les regardant sachant pertinemment que tout ceci n'était rien de plus qu'un jeu pour ces deux là.--

*Elise Rivard : Bon vous deux, arrêtez de vous chauffer comme des adolescents. Je vous rappelle qu'on attend un émissaire impérial à la base, il est où? On ne va pas l'attendre indéfiniment.

*Deanna Bacall : Tu m'as demandé de m'assurer qu'il ne risque rien, c'est ce que je fais.

*Elise Rivard : Arrêtez de faire semblant dans ce cas. Allez profiter de l'autre dans un coin tranquille.

*Deanna Bacall : Je veux juste qu'il se souvienne bien de moi avant que vous ne disparaissiez je ne sais combien de temps loin de tout.

*Red Razgriz : Tu veux te joindre à nous?

--Elise souffla du nez avant de finalement céder un sourire et de secouer la tête en signe d'abandon.--

*Elise Rivard : Oh, vous faites chier... Un jour je vous jure, ça vous posera des problèmes.

*Deanna Bacall : On sait toutes les deux que son coeur est impossible à conquérir. Je ne risque pas de voir une jalouse me tomber dessus.

*Red Razgriz : C'est pas faux.

*Elise Rivard : Bon on fait quoi? On l'attend ou on va le chercher par la peau des fesses ce consul?

*Red Razgriz : Attendons encore quelques minutes, je suis certain qu'il va venir.

--Après une bon quart d'heure d'attente, le Consul se présenta enfin devant Red et ceci sans la moindre escorte, cette dernière ayant gentiment reçu l'ordre de l'attendre à l'extérieur. De son arrogance toute impériale, le vieil homme n'en afficha pas le moindre facette face au commandant et se contenta de s’asseoir sur le siège qui lui avait été réservé, suivi par ses esclaves. Deanna en profita pour appeler deux de ses vigiles tandis qu'Elise se positionna derrière Red la main posée sur son arme, ce qui eut pour effet de mettre sous pression le Consul.--

*Consul Dallas Willis : Terminons en vite je vous prie. Vous avez eu votre victoire et moi le déshonneur ultime de la défaite. Nous n'avons plus rien à se dire je crois.

*Red Razgriz : Ce n'est pas totalement vrai. Nous avons une question centrale que je dois m'assurer que vous respecterez à l'avenir tant que les indépendantistes contrôlerons ce système.

*Consul Dallas Willis : Laissez moi devinez... Les esclaves.

*Red Razgriz : Exactement.

*Consul Dallas Willis : Nous sommes des impériaux, nos lois nous autorisent à posséder des esclaves. Je ne négocierais pas sur ce point.

*Red Razgriz : Bien sûr que si vous allez le faire. Vos lois vous autorisent ceci mais sauf erreur de ma part, vous ne vivez plus dans un système impérial. Le temps où Tjongxiani était sous le contrôle exclusif de l'empire est révolu, dorénavant il est totalement indépendant et ceci sur chaque grain de poussière qui le compose. Vos lois n'ont plus lieu d'exister ici et elles n'existerons plus.

*Consul Dallas Willis : Je représente les traditionalistes de l'empire et les citoyens de l'empire dans ce système. Nous ne nous laisserons pas marcher ainsi dessus.

--Face au déni dont faisait preuve le Consul et probablement agacé de ce comportement, Red se rapprocha de lui et activa son oeil bionique tout en le fixant du regard. Le vieil homme, après quelques secondes, se mit à trembler de peur et son visage se mit à exprimer un profond malaise dès qu'il croisait à nouveau le regard du commandant. Le timbre de voix du Red se fit bien plus froid et inquiétant.--

*Red Razgriz : Je n'ai pas la patience de faire semblant de vous respecter consul. Tâchez de reconnaître votre totale défaite rapidement. Tous les esclaves de ce système seront libres dans les jours qui viennent où je me chargerai personnellement de le rappeler à tous les citoyens de l'empire... Bien entendu, leurs libérations seront parfaitement légaux et aucun impérial ne pourra prétendre les récupérer. Pour finir afin de m'assurer que vous ayez bien compris, nous allons commencer par vous. Vos esclaves ne repartirons pas avec vous après notre discussion.

*Consul Dallas Willis : Je... Très bien... C'est compris... Ce sera fait, je m'assurerai que tous les esclaves soient libérés avant la fin de semaine.

*Red Razgriz : Bien je vois que nous pouvons nous entendre. Rappelez bien à vos citoyens que toute personne qui vit ici sera dans l'illégalité s'il possède des esclaves impériaux et que les autorités ne se priveront pas pour s'en assurer.

--Après quelques instants nécessaire au Consul pour se remettre de ce qu'il avait vu il sortit une série de documents et les signa tous, officialisant ainsi la libération de ses esclaves personnels. Dans les premiers instants, l'incrédulité des nouveaux affranchis amusa les membres de la Fleur Blanche mais rapidement ils comprirent que tout ceci était réel et exprimèrent de la façon la plus bruyante possible leur nouvelle condition de citoyens libres.--

*Consul Dallas Willis : Ce sera tout?

*Deanna Bacall : Je crois oui et qu'on ne vous revoit plus ici.

*Red Razgriz : Une dernière chose consul. Vous allez oublier l'existence de ce club à la seconde où vous sortirez d'ici. Vous n'êtes jamais entré ici et vous n'indiquerez jamais son emplacement à qui que ce soit. Est-ce bien clair?

*Consul Dallas Willis : Très clair.

*Red Razgriz : Tâchez de vous en souvenir, je me montrerai bien plus expressif à notre prochaine rencontre si ce club, les personnes y séjounant ou bien les anciens esclaves subissent la moindre pression ou attaque. Tâchez de tenir parole si vous ne voulez pas la perdre.

--Tout en ravalant sa salive, le regard fuyant, le Consul se leva subitement et partit de la salle n'adressant pas le moindre regard à qui que ce soit. Dans le même temps, alors que les nouveaux citoyens libres s'apprêtaient à quitter les lieux, le reste de la garde du commandant arriva et s'interposa entre eux et la sortie.--

*Affranchi : Euh... Pourquoi vous nous bloquez la route? On vient d'être libérés, nous faisons partie des gentils.

*Dimitri Tsvetkov : Ça c'est vous qui le dites.

*Affranchi : Qu'est ce que ça signifie commandant? Pourquoi vous faites ça?

--Red se leva de son siège et d'un pas lent, il s'approcha des anciens esclaves qu'ils venaient de libérer. Bien que la situation était tendu, il affichait un sourire réconfortant, essayant de détendre l’atmosphère non sans inspirer une certaine crainte à ses interlocuteurs.--

*Red Razgriz : Vous êtes libre de l'emprise impériale mais pas de votre passé. Vous ne serez totalement libre que lorsque nous nous serons assuré que vous n'avez rien fait de répréhensible à nos yeux. Cela ne durera pas longtemps.